BRAZZAVILLE, 22 AVRIL (ACI) – Les agents de renseignement des pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) prennent part, du 21 au 25 avril à Brazzaville, à une formation pour renforcer leurs capacités opérationnelles dans la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive.
Destinée aux Cellules de renseignements financiers, cette formation vise à doter les Agences nationales d’investigation financière (Anif) de moyens techniques et juridiques leur permettant de mieux traiter les déclarations de soupçon et de transmettre aux autorités judiciaires des dossiers enrichis, susceptibles d’aboutir à des poursuites.
Pour le secrétaire permanent du Gabac, M. André Kanga, l’efficacité opérationnelle d’une Crf se traduit d’abord par la capacité de ses experts à maîtriser les données financières et à les transformer en informations qualitatives. Ces données permettront de produire des renseignements financiers utiles et fiables, qui serviront aux autorités d’enquêtes pour de potentielles poursuites pénales.
Dans son intervention, il a révélé que les évaluations récentes du dispositif régional ont mis en lumière des progrès techniques jugés ‘’assez bons’’. Cette situation a conduit à l’élaboration d’un plan de priorités stratégiques et à l’adoption de textes communautaires renforçant l’autonomie des Anif, a-t-il ajouté.
«Nous devons élever notre niveau pour ne pas rester le maillon faible du réseau mondial. La lutte contre l’insécurité financière est prioritaire afin de permettre à nos États d’assurer leurs fonctions régaliennes», a-t-il dit, précisant que cette formation va s’étendre jusqu’aux magistrats et aux officiers de police judiciaire.
M. Kanga a également insisté sur les impacts pour les citoyens. «Le blanchiment d’argent et la corruption réduisent les ressources publiques, freinent la construction d’écoles, d’hôpitaux et de routes. En privant l’État de moyens, c’est la sécurité des populations qui est menacée», a-t-il signifié.
Selon des études menées dans les pays de la sous-région, le taux de blanchiment de capitaux est élevé, celui du financement du terrorisme est moyen, et la corruption est systémique. Ces phénomènes réduisent la trésorerie de l’État et empêchent les gouvernements d’assumer pleinement leurs missions régaliennes.
Cette formation s’inscrit dans le cadre du plan stratégique adopté en septembre 2024 à Libreville, au Gabon par les ministres de la Cemac. Elle a réunie des experts informatiques et des analystes des Etats membres et associés de la juridiction du Groupe d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique centrale (Gabac).